Cinq prisonniers palestiniens en Israël, rédacteurs en chef d'un jour
rédacteur en chef d'un jour
Mardi, 9 Septembre, 2014
Marwan Bargghouti, Ahmad Sa'adate, Abdul Razeq Farraj, Muna Husni Awad Qa'adan, Mohamad Firas Kesswani sont prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. Ils sont rédacteurs en chef d'un jour de l'Humanité. Lire leurs interventions.
L’Humanité avait, au lendemain de l’arrestation illégale par les forces israéliennes, de Marwan Barghouti, député palestinien, lancé une campagne pour sa libération. Au travers de cette figure de la résistance palestinienne, le journal entendait mettre l’accent sur l’occupation, la politique coloniale et la nécessaire libération de tous les représentants palestiniens, qu’ils soient élus, responsables d’organisations ou simples militants. Ce faisant, l’Humanité se situe dans la droite ligne de son histoire anticoloniale, de son refus du communautarisme et surtout, des soit-disant antagonismes religieux qui sont surtout le prétexte à monter les peuples les uns contre les autres.
S’agissant des prisonniers palestiniens, dont le sort est ignoré par les médias bien-pensants mais si bien pourvus financièrement, la Fête de l’Humanité a décidé de les inviter quand bien même leur coercition les empêche d’être là. Dans ce numéro de notre journal, certains d’entre eux, à commencer par le plus célèbre, Marwan Barghouti ou si important comme Ahmad Sa’adate, s’expriment, aux côtés de détenus – femme, adolescent ou en détention administrative – qui nous disent la réalité de leurs conditions et l’élan politique qui les anime toujours.
L’Humanité, qui, durant l’offensive israélienne contre le peuple de Gaza, cet été, a toujours voulu défendre un droit, celui du peuple palestinien à vivre dans son État, aux côtés d’Israël, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, un juste règlement du droit au retour des réfugiés palestiniens et un véritable statut pour la gestion de l’eau, fait de cette question une question centrale. Pourquoi ? Parce que sanctionner des militants et des dirigeants palestiniens au prétexte qu’ils défendent leur peuple relève du déni de démocratie. L’Humanité, en tant que journal, le sait bien, qui a été censuré pendant la guerre d’Algérie à cause de sa défense de la lutte de libération.
En donnant la parole à ces prisonniers, l’Humanité ne joue pas seulement son rôle d’information. Même si on peut penser qu’une disparition de notre journal signifierait la disparition de cette voix libératrice. Il s’agit aussi de montrer que le droit du peuple palestinien n’est en rien un affrontement entre juifs et Arabes ou entre deux religions. Le fait colonial a une couleur politique mais aucune couleur religieuse. Déjouer le faux antagonisme est aussi une responsabilité historique que l’Humanité entend assumer. Et elle n’est pas seule même si le débat public est pauvre. La parole des prisonniers, le hors-série qui sera disponible ce week-end, les multiples débats initiés tout au long de la Fête ce week-end, seront l’occasion d’expressions diverses, multiples visant à prouver que le dialogue et l’action politique concernent les questions nationales comme internationales. Les citoyens ne peuvent être écartés de cet enjeu. L’Humanité veut relever le défi. Nous le commençons avec ces prisonniers. Nous voulons le continuer dans les semaines et les mois qui viennent. Parce que nous ne considérons pas les bombes, d’où qu’elles viennent, comme une base de dialogue. Et parce que, définitivement, nous refusons la colonisation.
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