Au nom de l’OLP, de l’Autorité palestinienne, de la totalité des organisations et forces politiques, ainsi que de la société civile palestiniennes, la Mission de Palestine en France et la délégation de la Palestine à l’UNESCO adressent un appel urgent à l’opinion publique française et internationale, parallèlement aux démarches déjà entreprises auprès des Etats et des institutions internationales pour qu’une action décisive soit engagée en faveur des 4637 palestiniens emprisonnés dans les geôles et les camps de détention israéliens, et tout d’abord pour les 1550 d’entres eux qui viennent d’entrer dans leur troisième semaine de grève de la faim. Plusieurs parmi eux sont déjà dans des conditions physiques dramatiques et ont été transférés de force en milieu hospitalier.
Le reste des prisonniers a annoncé son intention de se joindre au mouvement si les revendications des grévistes ne sont pas satisfaites, et laisser se dérouler une tragédie de masse de cette envergure est un crime dont la responsabilité rejaillirait directement sur l’ensemble de la communauté internationale.
Les grévistes, parmi lesquels 183 n’ont pas 18 ans, et 24 ont moins de seize ans, et parmi lesquels on compte six femmes, protestent contre les conditions de détention et les méthodes utilisées au cours des interrogatoires, contre les procédures punitives et les sévices infligés aux détenus, pour l’accès aux soins et aux traitements médicaux, pour le droit de recevoir des visites, etc. 320 parmi eux sont en détention dite administrative : emprisonnés pour des périodes renouvelables à volonté, sans procès ni charges, sur simple recommandation des services de sécurité. Ce sont, littéralement des otages, dont la détention même est illégale. Mais la détention des autres catégories de prisonniers n’est guère plus conforme au droit.
La majorité des prisonniers sont des civils illégalement kidnappés et transférés, en violation flagrante des conventions internationales, sur le territoire de la puissance occupante, et même ceux d’entre eux qui ont été condamnés par des tribunaux militaires l’ont souvent été pour des faits qui ressortent de la liberté d’opinion et d’association. Aussi, réclament-ils, comme nous, leur libération pure et simple. La libération des prisonniers est toujours l’Acte Premier des armistices et des négociations de paix. Le refus israélien d’y procéder est un mauvais signe, et manifeste la persistance d’une politique conçue pour bloquer toute avancée vers la reprise du processus de paix. Aujourd’hui, cependant, c’est l’urgence humanitaire qui domine. Il faut exercer des pressions immédiates – à travers nos institutions et nos gouvernements – sur le gouvernement israélien, pour mettre un terme au drame qui se déroule littéralement sous nos yeux et permettre un accord qui évitera le pire.
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