Le Figaro.fr :
Google identifie désormais la Palestine en tant que pays
La diplomatie se joue aussi sur Internet: Google a décidé de remplacer le terme «Territoires palestiniens» par «Palestine» sur sa page palestinienne. Un choix pas anodin, qui irrite le ministère des Affaires étrangères israélien.
Le moteur de recherche américain offre des déclinaisons nationales de son interface. Les versions différent peu, en dehors de critères de recherche. La page de Google France, accessible à l'adresse google.fr, s'affiche en français avec la mention «France» au-dessous du logo de la firme. Le schéma est similaire pour la plupart des pays.
Sur le portail palestinien, le logo affichait auparavant «Territoires palestiniens», tel que les régions de Jérusalem-Est, de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont dénommées depuis les Accords d'Oslo de 1991. Mais depuis le 1er mai, c'est la mention «Palestine» qui est lisible à l'adresse google.ps.
Ce changement de la mention du pays sur le portail palestinien fait suite à la décision prise par l'ONU, en novembre, de reconnaître la Palestine comme État observateur non-membre. Elle était jusqu'alors «entité» observatrice. Cette reconnaissance a constitué un pas diplomatique supplémentaire vers la définition de la Palestine comme État.
Une initiative peu appréciée par Israël
«Nous changeons le nom de «Territoires palestiniens» en «Palestine» dans tous nos produits», a confirmé vendredi un porte-parole de Google à l'AFP. «Nous consultons une série de sources et d'autorités pour nommer les pays. Dans ce cas, nous suivons l'ONU, l'Icann (régulateur des noms de domaine sur internet, NDLR) l'ISO (Organisation internationale de normalisation, NDLR) et d'autres organisations internationales», a-t-il expliqué pour justifier ce choix.
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a regretté cette décision. Il estime que «ce changement soulève des questions sur les raisons» qui ont poussé «une entreprise internet privée» à s'impliquer «dans la politique internationale, et d'une manière controversée».
Sur Twitter, beaucoup de messages ont salué l'initiative du géant d'Internet. Certains commentaires ironisaient néanmoins sur le fait que cette question diplomatique se joue sur le site. Un utilisateur se demande ainsi si «ces choses sont désormais de la responsabilité de Google?».
Clubic.com :
Google a abandonné, le 1er mai dernier, l'appellation « Territoires palestiniens » et identifie désormais la Palestine comme telle sur ses différents services. Si l'autorité concernée apprécie, Israël a nettement moins goûté ce changement.
Bien que Google se défende de toute visée politique, la décision a d'ores et déjà fait quelques remous. Le moteur de recherche a en effet abandonné, le 1er mai dernier, l'appellation « Territoires palestiniens » sur sa version palestinienne, au profit du nom « Palestine ».
Un porte-parole de la firme américaine a confirmé ce changement à la BBC, et commenté : « nous changeons le nom Territoires palestiniens en Palestine sur nos produits. Nous consultons une série de sources et d'autorités lorsqu'il s'agit de nommer les pays. Dans ce cas précis, nous suivons l'ONU, l'Icann, et l'ISO (*) ainsi que d'autres organisations internationales ».
En novembre dernier, l'ONU a accordé à la Palestine le statut d' « Etat observateur », lui reconnaissant donc le statut d'Etat, même s'il ne lui est pas permis de siéger à l'Assemblée générale.
L'Autorité Palestienne s'est réjouie, vendredi, de la décision de Google. « C'est un pas dans la bonne direction, un pas opportun qui devrait en encourager d'autres à donner la bonne définition et correctement nommer la Palestine, au lieu de territoires palestiniens », a déclaré l'un des conseillers du président Mahmoud Abbas à la BBC.
Israël appelle de son côté le moteur de recherche à reconsidérer sa position. « Ce faisant, Google reconnait intrinsèquement l'existence d'un Etat palestinien », écrit le ministre adjoint des affaires étrangères israélien, Ze'ev Elkin, dans une lettre ouverte adressée à Larry Page et citée par le Jerusalem Post. « Une telle décision n'est pas seulement erronée, elle pourrait aussi influer négativement sur les efforts menés par mon gouvernement en vue d'établir des négociations directes entre Israël et l'Autorité palestinienne ».
(*) ONU : Organisation des Nations Unies, Icann : autorité internationale de régulation des noms de domaine, ISO : Organisation internationale de normalisation.
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