Appel des Maires pour la libération des prisonniers politiques
palestiniens et le respect des résolutions de l’ONU.
4800 Palestiniens sont actuellement détenus
dans les prisons israéliennes pour des faits de résistance dans les territoires
occupés. Environ 300 d’entre eux sont en détention administrative, une mesure
qui autorise une détention de six mois sans jugement, sans preuve, sans avocat,
et renouvelable à l’infini.
Fait unique au monde, 27 députés palestiniens sont
en prison. Parmi eux, Marwan Barghouti, enfermé depuis 11 ans et condamné par
un tribunal militaire d’occupation 5 fois à la prison à vie et à 40 ans de
sureté. 527 autres prisonniers ont été condamnés à vie et à ce jour, 111 ont
passé plus de 20 ans en prison.
Selon l’Unicef, chaque année, ce sont environ 700
enfants palestiniens de 12 à 17 ans qui sont en détention. A partir de 14 ans,
ils peuvent être condamnés jusqu’à 10 ou 20 ans de prison pour jet de pierre.
Actuellement, 12 femmes palestiniennes sont détenues
dans des conditions particulièrement difficiles du fait qu’elles sont isolées
au milieu de prisonnières israéliennes de droit commun.
Pour résister aux mauvais traitements qui leur sont
infligés (isolement, expérimentations médicales, refus d’hospitalisation pour
des maladies graves, détentions arbitraires, transferts de prison pour briser
les solidarités, confiscation des objets personnels, annulation des visites des
familles bloquées aux checkpoint…) les prisonniers palestiniens n’ont d’autre
recours que la grève de la faim. C’est ce que 2000 d’entre eux ont fait au
printemps 2012 avec comme principale revendication la libération des
prisonniers en détention administrative. Le 14 mai 2012, l’administration
pénitentiaire avait du consentir à un accord mais en février 2013, le porte
parole du ministère des affaires étrangères de la France, Philippe Lalliot, a
exprimé sa « préoccupation »
devant l’aggravation de l’état de santé de
4 palestiniens observant une grève de la faim depuis plus de 30 jours. Le 16
février 2013, le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a appelé
Israël à respecter ses obligations internationales en matière de droits de
l’homme.
201 prisonniers sont décédés en prison depuis 1967,
et, comble de cruauté, les corps ne sont rendus aux familles qu’après extinction
de la peine.
Dans les territoires occupés de Cisjordanie et à
Gaza, quasiment toutes les familles palestiniennes ont des maris ou des fils qui
ont subi des peines d’emprisonnement, souvent à plusieurs reprises. Cette
violence institutionnalisée de la politique carcérale des autorités
israéliennes n’a d’autre but que de chercher à briser la résistance de toute
une société et à étouffer les aspirations légitimes d’un peuple à disposer d’un
Etat souverain.
Nous, Maires de villes de France, exprimons notre profonde indignation devant
de telles pratiques répressives de la part d’un Etat qui se prétend
démocratique. La sécurité d’Israël ne pourra jamais être acquise en jetant en
prison tous ceux qui s’opposent à l’extension des colonies ou à la poursuite de
l’édification du mur d’annexion en Cisjordanie, à la destruction des maisons
palestiniennes dans Jérusalem Est ou au blocus de Gaza. Depuis 65 ans, les
palestiniens attendent la création d’un Etat aux côtés de celui d’Israël conformément
aux engagements de la communauté internationale. La création de cet Etat, dans
les frontières de 1967, avec Jérusalem Est comme capitale, est la solution
incontournable pour parvenir enfin à instaurer une paix durable dans cette
région du monde. Israël maintient en prison des dirigeants, comme Marwan
Barghouti, capables de rassembler le peuple palestinien autour de cette idée
simple «deux peuples, deux Etats». Leur libération permettrait de donner
une chance à la paix et d’ouvrir de véritables négociations sous l’égide de la
communauté internationale. C’est notre attachement à la Paix et aux droits des
peuples, en particulier lorsqu’ils sont légitimés par les résolutions de l’ONU,
qui nous amène à exiger la libération de
tous les prisonniers politiques palestiniens. Nous faisons appel aux autorités
françaises et européennes pour engager les sanctions économiques contre l’Etat
d’Israël, telles qu’elles sont prévues en cas d’atteintes aux droits de
l’homme.
Nous Maires de Villes de France, appelons nos
concitoyens à prendre part à une grande mobilisation pacifique et citoyenne
pour exiger que s’ouvrent les portes des prisons israéliennes et que, dans la
continuité de l’admission de la Palestine à l’ONU à titre d’Etat observateur, les Palestiniens
puissent enfin vivre, circuler, étudier, travailler librement dans un Etat viable, indépendant et souverain.
Premiers signataires :
- Michel Beaumale, Maire de Stains
(93)
- Gilles Poux, Maire de La Courneuve
(93)
- Jacques Bourgoin, Maire de
Gennevilliers (92)
- Pierre Gosnat, Maire
d'Ivry-sus-Seine (94)
- Françoise Baud, Maire de Valenton
(94)
- Franck Demaumont, Maire de
Chalette sur Loing (45)
- Jean-Pierre Bosino, Maire de
Montataire (60)
- Nicolas Garcia, Maire d'Elne (66)
- Christophe Faverjon, Maire
d'Unieux (42)
- Gilles Leproust, Maire d'Allonnes
(72)
- Alain Outreman, Maire d'Achères
(78)
- Michel Lefebvre, Maire de
Douchy-les-Mines (59)
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