Mardi 12 novembre
Par Jean-Claude
Nous rencontrons enfin un responsable des prisonniers politiques palestiniens Qaddura Farès. Il nous brosse un tableau sombre : 5000 prisonniers politiques dans les prisons d'Israël dont 538 à vie, 16 femmes et 200 enfants de moins de 18 ans et certains encore non jugés. On peut compter aussi 159 arrestations administratives dont 16 élus parlementaires. Permis eux Marwan Bargouthi, condamné cinq fois à la prison à vie et une fois à 30 ans de détention. On nous confirme qu'il y a beaucoup de malades en prison et des négligences médicales. Certains, blessés par balle sont handicapés, d'autres ont perdu la raison. On a dénombre quatre mort en prison cette année dont un prisonnier décédé des suites de tortures. Il y a une campagne pour la libération de tous les prisonniers politiques et en priorité les enfants, les femmes et les malades. La France semble active. Les conditions de détention sont très dures. Il y a beaucoup de tortures au moment des interrogatoires (95% des cas). Récemment un homme de 30 ans est morts une crise cardiaque, sous la torture pendant un interrogatoire. Les cellules sont surpeuplées (2 m² en moyenne par prisonnier et mal éclairés. Il y'a des lits à étages dont les matelas sont vieux, sales et évidement peu confortables. La nourriture est insuffisante. Il existe une prison spéciale pour les enfants (A Sharon) qui accueille une soixantaine de détenus, les autres enfants sont répartis dans toutes les prisons et sont traités comme les autres prisonniers. Il y a environs 200 enfants " prisonniers politiques" . C'est l'horreur. La plupart sont jugés et puis envoyés loin de chez eux.
Un débat très intéressant s’ensuit. Tous les membres de notre groupe souhaitent poser des questions mais le temps manques. Christine, martine, Daniel, Françoise de Nantes, Alice, entre autres interviennent.
Enfin, Eric pose la dernière question : Est-ce qu’il arrive que les prisonniers soient retenus après avoir effectué la totalité de leur peine. La réponse est non, mais il est souligné que de nombreux prisonniers sont condamnés a des peine très très lourdes : 25-30 ans. Le plus ancien est en prison depuis 31 ans. Quels sont les critères pour être condamnés à vie ? La réponse est nette il faut qu’il y ait mort d’homme. Pour terminer notre interlocuteur répond a une ultime question de Christine « les prisonniers ne risquent ils pas quelques chose si il ont un correspondant ?
Le tableau est affligeant, désespérant.
Nous gagnons la ferme de Fayez et Mona qui sont des amis bien connus d’Aulnay Palestine Solidarité. De nombreux oliviers ont été plantés grâce aux donateurs. Nous identifions les arbres un à un.
Fayez nous fait visiter sa ferme. Des cultures maraîchères variées et biologiques : fraise, haricots, poivrons, etc. Fayez détaille avec une fierté légitime les nombreuses techniques artisanales, mais nouvelles et astucieuses et fait état de résultats satisfaisants. Pourtant les conditions d’exploitation sont défavorables. La ferme est cernée par une usine chimique exploitée par les israéliens et le mur de séparation. Mais Fayez résiste. Il est remarquable.
Nous avions visité un petit village proche où le mur se dresse à quelques mètres des maisons. Ce mur est taggué depuis longtemps et nous reconnaissons une colombe de la paix signée Aulnay Palestine Solidarité les plus jeunes parmi nous ; Alice, Eric, Kamel laissent une trace dans un moment joyeux mais émouvant. Anne marie la sage, la classique, la sérieuse se laisse aller à jouer de la bombe (de peinture). C’est que tout le monde est ulcéré de tous ces procédés de brimades liberticides, humiliantes. Et ils résistent pacifiquement, d’une manière héroïque, les palestiniens tantôts enfermés tantôt chassés de leur terre, eux qui ont si souvent été traité de terroristes.
La dernière soirée à Jérusalem promet d’être joyeuse. Toutes les langues se sont déliées. De véritables amitiés ont été initiées. Jusqu’au bout, je continuerai de dire (d’écrire) que c’est un bon groupe qu’a abordé ce voyage avec sérieux, faisant preuve d’une maturité dans la réflexion et d’une conscience politique réconfortante.
Une anecdote hilarante anime le débat de la soirée. Nous nous embarquons à 23 dans un taxi collectif qui va se perdre pour nous emmener à moins de 3 kilomètres de l’hôtel en un lieu ultra connu : la porte de Jaffa. Imaginez la porte de Clignancourt à Paris. Rues barrées, chauffeur novice et le taxi se transforme en galère. Tout le monde est mort de rire et les boutades fusent de plus belles quand nous découvrons que la cause réelle du malaise est l’organisation d’une course pédestre en ville que nous nommerons le marathon de Jérusalem. Certains participants avaient une allure de fidèles courant vers le mur des lamentations en tenue ; chapeau, barbe et raflouquettes…les fous rires redoublent……
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