Deux conférences. Tout d'abord Adameer qui nous a redit l'horreur que vivent les prisonniers politiques. L'ignominie se démontre avec la précision chirurgicale des chiffres, plus de 5000 prisonniers répartis dans 17 prisons, dont 180 enfants (31 de moins de 16 ans). Quelques éclaircissements sur les conditions d'emprisonnement par exemple l'impossibilite de voir un avocat ou quiconque pendant les 60 premiers jours d'incarcération. On apprend aussi qu'un jeune homme est mort cette semaine faute de soin, il était atteint d'une leucémie. Il était en prison depuis janvier dernier. On touche à la barbarie et viennent alors à l'esprit des images de Treblinka où des juifs par milliers...
Ensuite la conférence du représentant de Stop the wall était pointue, sérieuse, faisant naître alternativement les sentiments en tous sens : injustice, révolte, impuissance, désespérance puis un filet d'espoir ténu, insignifiant, intangible mais argumenté, mais optimiste incroyablement optimiste.
Cet après midi nous rencontrerons Samir, chargé des Affaires Sociales à l'OLP. Un poste important, un dignitaire de la fameuse Organisation de libération pour que Yasser Arafat vive encore pour que bientôt... FREE PALESTNE !
Samir nous a répondu sans faux fuyants et a laissé une large plage horaire au débat. Cela est rare. Nous avons été reçu par un camarade.
Auparavant, nous avons marché jusqu'au tombeau d´Arafat. Plus que l'émotion, c'est le respect qui nous fige face au tombeau. Minute de silence.
Mais l'émotion, elle nous avait submergée le matin à deux reprises.
D'abord en franchissant le Check point de Qalandia, un des plus important entre Jérusalem et Ramallah. Des milliers de Palestiniens sont retardés là chaque jours, épiés, scrutés, menacés par les soldats israéliens.
Puis, grand moment d'émotion. Nous voilà devant le mausolée de Mahmoud Darwish, c'est un immense poète mort en 2008 : lieu épuré, magnifique. Recueillement certain pour nous tous. Des photos du poète tapissent les murs. Et puis des livres, des disques, des images, une trace : une œuvre.
Puis quelques uns d'entre nous ont osés, la gorge serrée, lire quelques lignes, quelques poèmes magnifiques tellement ancrés dans la réalité dure de la vie, de leur vie.
Un moment de gravité où chacun s'est autorisé à laisser tomber ses larmes. Un grand moment.
Cette journée riche, dans son information, en émotion, s'est terminée dans la joie, des danses et quelques libations pour fêter l'anniversaire de Miguel, celui sans qui, peut être (sans doute) on ne profiterait pas de ce voyage.
Happy birthday camarade.
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