mardi 5 novembre 2013

4 ème billet: Jérusalem



Le billet d'humeur de Jean-Claude 




Hier soir, dimanche nous nous sommes offerts une bouffée d'air pur dans ce monde vicié. Dans le petit village de El Masara, nous avons rencontré Mahmoud déjà entrevu à la fête de l'humanité en septembre dernier et le Maire adjoint. Il y avait beaucoup de monde dans sa maison où bien sûr il nous a offert le thé. Il a redit combien notre présence et notre soutien à la cause palestinienne étaient important et vitaux pour eux. Il y avait beaucoup de jeunes dans cette petite pièce, beaucoup de bruit, beaucoup de rires, de sincérité, beaucoup d'espoir. On a évoqué les prisonniers politiques palestiniens qui eux doivent puiser sans cesse dans leurs ressources pour gagner un peu d'espoir...
Un moment d'émotions fortes.


Ce lundi c'est la grande journée à Jérusalem. Un jour de marche, de grande marche. Jérusalem, centre du monde - j'en ai entendu attester cette assertion, le centre du monde serait Lectoure !
À chacun sa vérité. Nous avons vu le mur ( encore un). Celui-là,  c'est celui où l'on se lamente, l'autre c'est celui de la honte. Bon, toutes ces kippas qui dodelinent, on les imagine pulsées par la ferveur. Ça se respecte. Mais tout de même, on a entendu parmi nous "ça peut rendre fou ces machins la".
On pourra aussi dire cela au Saint-Sépulcre où l'on assistera à certaines scènes délirantes. Là encore, nous respecterons, mais du dérisoire à l'essentiel, de la faiblesse à la force, de la complaisance à la résistance... Il faudra bien mesurer la distance.

Qu'est-ce qu'une petite chute sur les remparts, un bleu, un muscle froissé, rien. Qu'est-ce qu'une Bar Mitzva intempestive, ce n'est rien qu'une joie bien légitime, peut être un rien ostentatoire ? Ce n'est rien mais la liberté, la révolution permanente, celle que l'on matraque, que l'on traque, qu'on poursuit, qu'on met en cage, celle qu'on étouffe et qu'on empêche et qu'on empêche encore. Mais ça ce n'est pas rien. Mais nous sommes à Jérusalem, berceau de toutes les religions, qui font tant et tant de mal, qui pèsent et qui troublent et qui empêchent aussi la libre pensée. 
Dans les souks, on essaiera de perdre Françoise, la belle rêveuse. On la retrouvera avec joie... Elle paiera  l'apéro. Petites joies d'un voyage normal.
Pas du tout normal en revanche la situation de la famille à Sheich Jarra, obligée de partager leur espace, leur maison avec des colons provocateurs, manipulateurs, grossiers. Il ne s'agit pas de loger une famille, mais de placer des activistes au bon endroit pour compléter, fortifier, continuer l'entreprise de politique à long terme d'élimination de tous les Palestiniens. Là, nous avons retrouvé Fadwa toujours aussi dynamique et aussi Netwat et ses filles, Nathalie et Sarah. Là, pas de voile, du courage, de la détermination. On garde la tête haute toujours. Comprenez que ce soir, nous aurons envie de rire et de boire, de chanter aussi, dans un resto chic de Jérusalem avec Fadwa qui conclura : "It was a great time".


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