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Benjamin Netanyahou a précipité la crise politique en Israël, mardi, en annonçant des élections législatives anticipées après avoir limogé ses ministres des Finances et de la Justice, les deux principaux frondeurs de son gouvernement.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a limogé, mardi 2 décembre, deux ministres centristes jugés trop critiques et a appelé à des législatives anticipées qui pourraient amener un gouvernement encore plus à droite.
Dès mardi soir, M. Netanyahou a précipité la crise en Israël en limogeant les deux principaux frondeurs de son gouvernement, le ministre des Finances Yaïr Lapid, figure du centre droit et champion de la classe moyenne, et la ministre de la Justice Tzipi Livni, qui incarne le centre gauche.
"Au cours des dernières semaines, M. Lapid et Mme Livni ont rudement attaqué le gouvernement que je dirige (...). Je ne tolèrerai aucune opposition au sein de mon gouvernement", a déclaré dans un communiqué le Premier ministre israélien.
Si Benjamin Netanyahou est décidé à aller vers de nouvelles élections en mars ou avril 2015, c'est que les sondages semblent assurer à celui qui a déjà été trois fois Premier ministre de se succéder à lui-même.
Il pourrait même, selon les experts, se ménager une coalition gouvernementale moins turbulente que l'actuelle, en s'élargissant à sa droite, du côté des ultra-nationalistes et des formations religieuses.
"Les partis de droite ont la majorité selon les sondages, ce qui signifie qu'il y a de grandes chances que M. Netanyahou conserve son poste", estime le politologue Abraham Diskin.
Coalition plus à droite en vue
Une coalition gouvernementale plus à droite pourrait rendre encore plus vains les efforts pour une reprise des négociations sur le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2000, malgré des tentatives américaines de relance dont la dernière a échoué au printemps.
Le gouvernement israélien se déchire depuis plusieurs semaines, notamment sur le projet de loi controversé et porté par le Premier ministre visant à renforcer le caractère "juif" de l'État.
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La Knesset, le Parlement israélien, commencera à examiner un projet de loi de dissolution mercredi. La procédure pourrait s'achever le jour même ou lundi, selon la radio publique.
Une fois la dissolution votée, la composition du gouvernement ne pourra plus être modifiée. Benjamin Netanyahou aura ainsi à sa disposition un cabinet moins turbulent pour gérer les affaires courantes jusqu'aux élections anticipées.
Pour les médias, une véritable "guerre des chefs" se jouait au gouvernement entre MM. Netanyahou et Lapid, chef de Yesh Atid, formation de centre droit devenue le premier parti avec 19 députés depuis que le Likoud (18 députés) s'est séparé d'Israël Beiteinou (13 députés), la formation ultranationaliste du chef de la diplomatie Avigdor Lieberman.
Ultimatum de Netanyahou rejeté par Lapid
Lundi soir, M. Netanyahu avait présenté à Yaïr Lapid cinq exigences pour sauver le gouvernement, parmi lesquelles le retrait de son projet de suppression de la TVA sur les achats immobiliers, la fin des critiques sur la colonisation israélienne à Jérusalem-Est annexée, qui suscite des levées de boucliers à l'étranger, et le soutien au projet de loi sur l'État "juif".
M. Lapid a rejeté cet ultimatum et accusé Benjamin Netanyahou "d'irresponsabilité" en poussant "à des élections superflues".
Le Likoud est pour le moment crédité de 23 sièges. En chute par rapport à juillet où, en pleine guerre de Gaza, les sondages lui allouaient 31 sièges. Pour former une majorité, le Premier ministre israélien a d'ores et déjà contacté les partis ultra-orthodoxes, relégués dans l'opposition alors qu'il les considère comme des "alliés naturels du Likoud", selon les médias.
Le Foyer Juif, le parti nationaliste religieux et fervent partisan de la colonisation du ministre de l'Économie Naftali Bennett (12 députés), est présenté comme la formation qui devrait connaître la plus forte progression aux prochaines législatives.
De même, le très populaire Moshé Kahlon, ancien ministre du Likoud, a créé un parti centriste qui concurrence Yesh Atid sur le créneau de la défense de la classe moyenne. Il pourrait remporter neufs sièges, au détriment du parti de Yaïr Lapid.
Résultat de cette incertitude politique : le shekel a plongé mardi à son niveau le plus bas depuis plus de deux ans.
Avec AFP
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