Témoignage de Christine sur la question des prisonniers politiques.
Chaque fois que je reviens de Palestine, j’ai lecœur brisé, mais jamais désespéré. Le cœur brisé, car les mots sont impuissants pour décrire la souffrance quotidienne des palestiniens face à la violence de l’occupation militaire israélienne. Les palestiniens vivent une situation d’apartheid et de racismeinsupportable, identique à celle de l’Afrique du Sud quand Nelson MANDELA était en prison.
Kerry JAMES dans sa magnifique chanson « le cœur et la raison » dit « La Palestine n’est pas une terre sans peuple destinée à accueillir un peuple sans terre : il y a bien un occupant et un occupé. Mais les palestiniens existent. Les palestiniens résistent, j’ai rarement vu un peuple si courageux, sa fierté brille comme le soleil même par temps orageux ».
C’est ce que nous avons vécu lors de notre voyage. Nous avons fait des rencontres magnifiques et noué de formidables amitiés.Fadwa me disait « For the life Christine « « Notre amitié, pour la vie ». Mon souvenir du voyage, c’est une immense chaleur humaine.Avec nos amis palestiniens, nous avons pleuré, beaucoup ri, nous avons chanté, dansé parce qu’ils aiment la vie et vivre c’est résister.Ils nous ont fait découvrir leur beau pays : des champs d’oliviers à l’infini, les déserts de Judée et de Galilée, et les villes si belles comme Naplouse, Hébron, Sébastia. Jérusalem aussi est magnifique avec ses remparts et le dôme du rocher qui scintille au soleil…
Nous avons aussi beaucoup parlé, en fait nous parlons politique tout le temps parce qu’ils ont besoin de nous expliquer encore et encore, de nous montrer l’inacceptable. J’ai des images d’enfants souriants qui vont vers nous en faisant le V de Yasser Arafat et nous disant« Free Palestine !». Je me souviens aussi quand nous avons lu des poèmes de Mahmoud Darwish devant son beau mausolée, ce fut un grand moment d’émotion. Ce qui me marque également à chaque fois, c’est l’absence totale de haine de la part des Paletiniens. Ils veulent juste vivre en paix sur la terre de PalestineLibre.
Nous avons ainsi rencontré un peuple deboutqui se bat, résiste pacifiquement et des amis qui souffrent, mais qui ne plieront jamais.
Je pourrais parler de tant d’injustices et d’humiliations. En Palestine, nous sommes choqués en permanence par les atteintes aux droits humains : le mur de 800 kms qui sépare les familles et interdit aux enfants l’accès à la mer, les colons qui arrachent les oliviers et agressent les enfants, la spoliation de l’eau, les check-points et l’interdiction de circuler librement, les routes souterraines pour lespalestiniens et les routes dédiées aux israéliens, les palestiniens chassés de leurs maisons et qui se trouvent depuis 1948 réfugiés dans des camps sur leur propre terre.
Parmi toutes ces atteintes aux droits de l’homme, la question des prisonniers politiques est centrale en Palestine. Elle est le symbole de l’occupation militaire israélienne et de la volonté stratégique de briser la résistance palestinienne : 5 000 prisonniers politiques sont dans les geôles israéliennes, en violation avec le droit international. Les détentions sont illégales.
Je suis allée plusieurs fois en Palestine et je n’ai pas compris immédiatement qu’il s’agit, en fait, d’un phénomène de masse : chaque palestinien est exposé à tout moment àl’arbitraire des militaires et peut être mis en prison. J’en ai pris conscience progressivement au travers de témoignages d’amis palestiniens et de rencontres.
C’est pourquoi, Aulnay Palestine Solidarité apporte son soutien aux prisonniers politiques palestiniens et s’inscrit dans la campagne de parrainage de l’AFPS. Notre association parraine 50 prisonniers.
Chaque parrain s’engage à leur écrire une fois par mois. Cette action de solidarité leurapporte un soutien concret, leur donne de l’espoir et rompt leur isolement. Elle permet aussi d’exercer une pression internationale sur les autorités israéliennes. Avec cette campagne, la question des prisonniers n’est plus confidentielle. Les lettres de solidarité franchissent bien les barreaux de la prison.
Nous avons créé une Boite Postale et nous avons reçu un courrier d’ABDELSALAM qui arépondu à sa marraine Patricia. Vous le trouverez affiché sur ce mur.
Lors de notre voyage, nous avons rencontré 2 associations : le club des prisonniers et l’ONG ADAMEER. Nous sommes allés égalementrendre visite à la famille de Mona à Jénine,parrainée par Françoise. Ce fut aussi un grand moment d’émotion. Tous, nous ont dit la mêmechose : c’est un système mis en place par Israël pour détruire la société palestinienne. C’est du terrorisme d’Etat pour briser la résistance.
Voici les chiffres :
Les conditions de vie sont inhumaines :
Afin de mobiliser l’opinion internationale, de la cellule de Nelson Mandela en Afrique du Sud, l’autorité palestinienne a lancé, en octobre 2013, la campagne internationale pour la libération de Marwan BARGHOUTI, ainsi que de tous les prisonniers politiques et pour l’arrêt de la torture.
L’objectif est que 10 prisonniers palestiniens soient prix Nobel de la Paix. Une conférenceinternationale va être organisée pour porter plainte contre Israël au Tribunal Pénal International.
Aulnay Palestine Solidarité, pour sa part s’est fixé des objectifs de solidarité et de soutien :
Pour conclure, je voudrais citer la dernière phrase de la chanson de Kerry JAMES « J’espère, j’espère toujours voir la paix dans la justice se lever à l’horizon et j’écris avec le cœur et la raison ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire