Journée internationale de solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens
Communiqué de l’AFPS, jeudi 16 avril 2015
Chaque année, le 17 avril, le peuple palestinien célèbre la Journée du prisonnier palestinien. La démarche peut surprendre. Elle exprime ce qui est une réalité vécue au plus profond dans quasiment toutes les familles palestiniennes : le poids, toujours plus lourd depuis 1967, d’une répression de masse qui n’a d’autre but que de casser la résistance d’un peuple.
Aujourd’hui ils sont plus de 6800 dans les prisons, centres d’interrogatoire et centres de détention israéliens, situés en majorité en Israël, en violation de la 4ème Convention de Genève.
Parmi eux, 454 sont placés en détention administrative (sans charge ni procès, renouvelable sans limitation tous les 6 mois), 238 mineurs, dont 96 âgés de moins de 16 ans, 25 femmes, 26 journalistes, 2 anciens ministres, 16 députés dont Marwan Barghouti, Ahmad Saadat et dernièrement Khalida Jarrar, des médecins, des avocats dont Shirin Issawi, sœur de Samer Issawi qui a mené la plus longue grève de la faim pour protester contre sa détention administrative. Samer a été libéré en décembre 2013 et repris quelques mois après. Parmi ces détenus, 480 sont condamnés à la perpétuité. Près de 1700 prisonniers souffrent de maladies contractées pour la plupart en prison. Ils sont tous victimes de négligences médicales délibérées, ce qui pour certains, peut les condamner à mort après leur libération. Ainsi Ja’afar Awadh, 22 ans, atteint de pneumonie depuis plus d’un an, vient de mourir quelques jours après sa libération.
Le Ministère des prisonniers palestiniens a recensé depuis le début de l’occupation 206 prisonniers morts pendant leur incarcération, dont 54 pour négligence médicale et 83 du fait de tortures et mauvais traitements, ce qui contrevient à l’article 131 de la 4ème Convention de Genève.
Ainsi Raed Ja’abari, 34 ans, est décédé le 9 septembre 2014 sous les coups violents qui lui ont été portés à la tête par les forces spéciales de "Nahshon", qui bénéficient d’une impunité totale.
Comble d’acharnement, les autorités pénitentiaires retiennent au mépris des règles de civilisation élémentaires, un nombre important de corps de prisonniers dans des tombes anonymes situées dans des zones militaires interdites d’accès en violation de l’article 130 de la 4ème Convention de Genève.
L’année 2015 s’annonce comme une année noire puisqu’on compte déjà plus de 1050 arrestations au 1er trimestre dont 73 femmes, 154 enfants et 319 ordres de détention administrative.
La France doit oser aborder ce problème et ne pas se retrancher derrière la justice militaire israélienne : les violations des conventions internationales doivent être dénoncées. Elle doit prendre des initiatives diplomatiques pour que le conseil des droits de l’homme de l’ONU se saisisse de la question.
Le Bureau national
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