mardi 6 février 2018

Retour sur la soirée des voeux de l'association Amitié PalestineSolidarité



Discours des vœux:


AMITIE PALESTINE SOLIDARITE

 SOIREE DES VOEUX 2018

26 JANVIER 2018

 








Chers amis,








Merci d’avoir répondu à l’invitation d’Amitié Palestine Solidarité.
 
 


Merci aux associations partenaires d’être parmi nous : l’AFPS de Bondy, le collectif Palestine de Créteil, Echanges et solidarité de la RATP. Merci à Amnesty International, et aux amis du Secours Populaire Français de Seine et Marne.

Au nom de l’association, je vous adresse, ainsi qu’à vos proches tous nos vœux de bonheur pour 2017.

Nous souhaitons une année de paix, de liberté, d’espoir et de tolérance en France et dans le monde.

Nelson Mandela a déclaré : « je ne suis pas libre si je prive quelqu’un d’autre de liberté. L’opprimé et l’oppresseur sont tous 2 dépossédés de leur humanité ».

La Palestine est privée de liberté.

L’année 2017 a été marquée par l’aggravation des conditions de vie des Palestiniens, l’accélération de l’extension des colonies qui est un véritable cancer, la répression brutale des militaires israéliens pour briser la Résistance, par des milliers d’arrestations et des dizaines de morts au cours d’affrontements quotidiens. L’armée israélienne tire à balles réelles face à des palestiniens désarmés. Gaza est de plus en plus invivable et toujours sous blocus. Les Palestiniens sont à bout après 50 ans d’occupation illégale. Cette situation est inacceptable et contraire aux droits humains.

L’année 2017 est aussi marquée par la déclaration de TRUMP reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël. C’est une attaque inacceptable contre la paix dans le monde. Le Président des Etats-Unis viole le droit international et prend le risque d’embraser tout le Moyen-Orient. Rappelons que la résolution 478 de l’ONU condamne Israël faisant de Jérusalem sa capitale.

Pire, TRUMP a rencontré hier son ami Netanyahu et lui a assuré qu’il envisage de supprimer les subventions versées à l’ONU pour la Palestine. C’est une déclaration de guerre.

Dans le même temps, le gouvernement français déclare l’année 2018 « Saison France/Israël ». De nombreuses manifestations  culturelles sont prévues pour le 70ème anniversaire de la création de l’Etat d’Israël.

Nous sommes choqués.  Israël est 1 Etat colonial et la France doit porter haut et fort auprès de l’Europe et de l’ONU l’exigence internationale d’une paix fondée sur le droit.  Le premier acte fondateur doit passer par la reconnaissance de l’Etat de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, la suppression de la colonisation et de l’occupation militaire et le droit au retour des réfugiés.  

AU CONTRAIRE, en France, l’année 2018 doit être l’année de la Palestine au travers de multiples actions de solidarité, de manifestations culturelles, de campagnes BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).

Nous soutenons à ce titre l’appel de nombreux artistes engagés pour la Palestine.

La question des prisonniers politiques est centrale.

Les arrestations de masse des Palestiniens  sont un rouage central du mécanisme qui permet à Israël de contrôler les Territoires occupés et de briser la résistance.

Depuis le début de l’occupation en 1967, les tribunaux militaires  israéliens ont emprisonné illégalement environ 800 000 Palestiniens. Il n’existe pas une famille palestinienne sans qu’un de ses membres n’ait été en prison.

Selon ADAMMER, l’ONG des droits de l’homme, Israël retient dans ces geôles 6 171 palestiniens, dont :

  • 58 femmes,
  • 434 internements administratifs, dont Salah HAMOURI et Ahed TAMIMI,
  • 70 prisonniers des territoires de 48,
  • 500 de Jérusalem-Est,
  • 320 de la bande de Gaza,
  • 10 membres du Conseil législatif,
     

  • 30 prisonniers d’avant Oslo,
  • 470 purgeant 1 peine de 20 ans,
  • 525 prisonniers purgeant des peines à perpétuité dont Marwan BARGHOUTI,
  • 43 détenus condamnés à plus de 20 ans,
  • 21 condamnés à plus de 25 ans,
  • 350 enfants.
  • Par ailleurs, depuis l’année 2000, plus de 12 000 enfants palestiniens ont été arrêtés.
  • Du 17 avril au 27 mai 2017, plus de 1 600 prisonniers politiques ont fait la grève de la faim.


Cette liste fait froid dans le dos.


Tous les prisonniers connaissent des conditions de vie terribles et la torture est pratiquée. Au delà des 350 enfants prisonniers, l’UNICEF affirme que ces derniers sont particulièrement maltraités. Elle estime à environ 700 enfants chaque année de 12 à 17 ans, souvent des garçons, qui sont arrêtés, interrogés, détenus par l’armée et la police.


Ces mineurs sont traduits devant des tribunaux militaires. La convention des droits de l’enfant est bafouée.


L’UNICEF indique que ces mauvais traitements comprennent  l’arrestation d’enfants chez eux entre minuit et cinq heures du matin par des soldats lourdement armés, leur yeux sont bandés, leurs mains liées par des attaches en plastique. Ils sont mis à l’isolement, les aveux sont forcés en l’absence d’avocats ou des membres de la famille pendant l’interrogatoire ».


Nous connaissons personnellement Salah HAMOURI qui est franco-palestinien et Ahed TAMIMI. Avec Marwan BARGHOUTI, ils sont les symboles de tous les prisonniers politiques.


Salah a été emprisonné une première fois pendant 7 ans de 2004 à 2011, tout simplement parce qu’il est opposé à l’occupation de sa patrie. A chacun de nos précédents voyages en Palestine, lorsqu’il était détenu, nous avons rencontré sa famille Denise et Ziad HAMOURI pour leur apporter notre solidarité. Nous avons prévu de les rencontrer de nouveau lors de notre futur séjour en avril/mai de cette année. Auparavant, emprisonné dans 1 prison du Néguev, Salah a été transféré depuis le 31 décembre dernier dans la prison de Meggido en Israël réputée pour être particulièrement dure envers les prisonniers.  Il est en détention administrative depuis le 23 aout  pour 6 mois, autant de fois qu’en décidera l’arbitraire de la justice israélienne.


 


La première fois que nous avons rencontré Ahed dans son village de Nabi Saleh, elle avait 13 ans. C’était une jeune adolescente semblable à toutes les autres adolescentes du monde entier. La seule différence, c’est que depuis l’âge de 7 ans, Ahed est une activiste pacifiste aux cotés de sa famille, comme de très nombreux jeunes palestiniens. Amitié Palestine Solidarité avait choisi de séjourner dans ce village, car Nabi Saleh est le village symbole soutenu par Amnesty International pour sa résistance à l’occupant. Entouré de colonies illégales, notamment la colonie Halanish, les terres du village sont spoliées et détruites par les bombes lacrymogènes, sa source d’eau est récupérée par les colons et est devenu un lieu touristique. Les oliviers ne poussent plus.  Chaque nuit, les militaires viennent dans les maisons pour menacer les familles. Nous en avons été les témoins. Nous avions choisi de séjourner chez la famille TAMINI car le père d’Ahed, Bassem, ancien prisonnier d’opinion est adopté par Amnesty. A chaque séjour en Palestine, nous avons dormi dans leur maison, mangé avec eux. Leur accueil est formidable, chaleureux et terriblement humain.


Ahed a aujourd’hui 16 ans et en aura 17, le 31 janvier 2018 le jour de son jugement. Le 15 décembre, son  petit cousin Mohamed TAMIMI a été laissé pour mort avec une balle logée dans la tête. Une heure plus tard, lourdement armés, des militaires sont allés à son domicile (comme tant de fois).  Elle leur a dit de partir et a voulu les empêcher de rentrer dans sa maison. Le 19 décembre, elle est enlevée par les soldats en pleine nuit chez elle, puis traduite devant un tribunal militaire. Elle risque 12 ans de prison. Sa mère et sa cousine ont été emprisonnées, mais relâchées. Son père dit qu’elle est une combattante de la liberté et la représentante d’une nouvelle génération du peuple palestinien. Il lui a écrit une lettre : « Aucun parent au monde ne désire voir sa fille passer ses jours en cellule de détention. Cependant, toi et ta génération, vous avez assez de courage finalement pour gagner. Vos actions et votre courage me remplissent d’une crainte mêlée d’admiration et me font venir les larmes aux yeux. Mais conforment à ta demande ma fille, mes larmes ce ne sont pas des larmes de tristesse ni de regret, mais plutôt des larmes de lutte ».


Comme toujours, nous serons hébergés par la famille TAMIMI dans notre futur séjour.


Battons-nous pour exiger la libération de Salah, d’Ahed, de Marwan Barghouti et de tous les prisonniers politiques ! Nous vous invitons à signer toutes les pétitions qui sont sur Internet.


Un mot sur la situation de Jérusalem qui est une question centrale. Israël judaïse à marche forcée Jérusalem-Est.  Occupée illégalement depuis 1967 par les militaires, la ville historique qui appartient aux palestiniens constitue là-aussi un enjeu stratégique pour Israël qui souhaite en faire un territoire exclusivement juif : changement de noms des rues, confiscation des terres, expulsion forcée des palestiniens de leurs maisons, transformation de l’urbanisme…


Malgré cette situation dramatique l’espoir et des avancées existent. En Palestine, la jeunesse et le peuple résistent. Des milliers de jeunes participent au péril de leur vie aux manifestations pacifistes. En Israël, des jeunes filles et garçons viennent de refuser publiquement d’être  incorporés dans l’armée d’occupation. De nombreuses voix  s’élèvent pour la paix. Nous allons rencontrer des associations anticolonistes israéliennes qui se battent pour la paix et des refuzniks. Au niveau international, le conseil de sécurité de l’ONU a condamné TRUMP pour ses déclarations.


En France, le mouvement de solidarité avec la Palestine s’élargit. La très forte mobilisation d’élus et de citoyens pour la libération de Salah, d’Ahed et des autres prisonniers en témoigne. Enfin, la campagne BDS qui exige des sanctions et le désinvestissement des entreprises en Israël  porte ses fruits. Cette campagne est appuyée aujourd’hui par le lancement de la pétition d’Amnesty pour l’interdiction des produits issus des colonies.


Le rapport de force international, la pression des peuples et les actions de solidarité peuvent seuls renverser la situation !


Amitié Palestine Solidarité est de tous ces combats.  Par ailleurs, notre association pour 2018 continue et accentue ses  actions de solidarité.


Les projets que nous développons ont pour objectif l’émancipation humaine et l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. Ils contribuent aussi concrètement à l’amélioration des conditions de vie des Palestiniens. Nous les menons en partenariat avec plusieurs associations palestiniennes et israéliennes, notamment avec SUNFLOWER, dont la présidente est notre amie Fadwa KHADER.


 


Je vais en citer quelques uns rapidement :


  • La campagne « 1 million d’oliviers pour la paix » avec les agriculteurs de Tulkarem  pour ré-implanter les oliviers arrachés par les colons : 10 euros pour 1 olivier planté.
  • La campagne « un cartable pour la Palestine » pour l’éducation des enfants. Donner 10 euros pour un cartable, c’est aider les enfants dans leur scolarité qui subissent les checks-points, le mur de séparation et les agressions des soldats et des colons.
  •  Soutien à la rénovation de l’école de la ville d’Al Ram près de Jérusalem-Est,
  • Soutien à une association israélienne IMNA’A qui développe une culture de la paix et le rapprochement entre Palestiniens d’Israël et Palestiniens de Cisjordanie
  • Partenariat avec la ville de Chalette-sur-Loing : 3 salariés de la ville d’Al Ram sont venus en formation pour devenir ambassadeur du tri des déchets,
  • Le soutien au camp de réfugiés d’Al Fara entre Naplouse et de Jénine. Nous avons créé le réseau solidaire des amis du Camp d’Al Fara, en partenariat avec l’AFPS Bondy, Echanges et Solidarité, l’association Enfants de Palestine de Chambéry, la ville de Choisy, le Département de la Seine-Saint-Denis.
    Le projet est de contribuer à la construction d’un parc écologique pour les enfants et les familles avec une piscine, un théâtre, des  jeux, un jardin pédagogique, 1 cafétéria.  
  • Vente d’artisanat palestinien pour faire connaître la culture et les savoir-faire palestiniens et permettre l’autonomie financière des femmes, au travers de la broderie notamment.
  • Enfin, nous organisons tous les 2 ans 1 voyage en Palestine. Notre prochain séjour est programmé du 27 avril au 10 mai et notre délégation est de 16 participants.
  • Nous parrainons également 50 prisonniers politiques.


En conclusion, pour mettre en œuvre tous ces projets nous avons besoin de votre soutien financier.


Nous vous invitons  à adhérer à Amitié Palestine Solidarité avec une participation de 10 euros minimum.


Par ailleurs, plusieurs sources de financement sont possibles :


  • Vous pouvez prendre un ou plusieurs bons pour les oliviers ou les cartables. Ils sont à votre disposition sur la table. 
  •  Vous pouvez financer les cartables également sur Halloasso
  • Concernant le camp d’Al Fara, au-delà d’un simple soutien financier ou d’un don, vous pouvez aussi participer au financement participatif sur : halloasso-échange et solidarité. Déjà, nous avons 32 contributeurs et 1 560 euros ont été collectés pour 1 objectif de 7 000 euros. Les dons sont défiscalisés à hauteur 66%.


Pour finir, je vous fait part du message de Fadwa KHADER à l’occasion de nos voeux : « Je connais très bien la famille TAMIMI et Salah HAMOURI. Il est très important aussi de parler des centaines d’enfants dans les prisons israéliennes après les manifestions contre la déclaration de TRUMP sur Jérusalem. Vous ne pouvez pas imaginer ce qui se passe. Les soldats israéliens nous empêchent de tenir le drapeau palestinien. A Jérusalem quant la police et les soldats ont vu ca, ils ont agit avec une violence terrible avec des coups, des arrestations et des tirs en balles de caoutchoucs. Ces jours-ci, ils construisent un endroit spécial sécurisé devant la porte de Damas pour contrôler le cœur de Jérusalem avec leurs caméras et empêcher toute protestation ».


A notre tour, de dire à Fadwa :  En Palestine, il est interdit de brandir le drapeau palestinien, ICI en France, NOUS LE brandissons en signe de protestation, de soutien et d’hommage au peuple palestinien !


LIBERTE POUR LA PALESTINE, LIBERTE POUR SALAH, LIBERTE POUR AHED, LIBERTE POUR TOUS LES PRISONNIERS POLITIQUES PALESTINIENS!


Je vous remercie pour votre attention.

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