jeudi 13 juin 2013

LU, VU, ENTENDU: Un expert refuse de quitter l’ONU pour avoir critiqué Israël


Un expert refuse de quitter l’ONU pour avoir critiqué Israël

Le Nouvel Observateur/​AFPmercredi 12 juin 2013
Dans ses rap­ports, l’ancien pro­fesseur de droit inter­na­tional a notamment qua­lifié de crimes contre l’humanité l’offensive israé­lienne sur Gaza en 2008.



Un repré­sentant contro­versé de l’ONU qui accuse Israël de mauvais trai­te­ments à l’encontre des Pales­ti­niens a déclaré mardi 11 juin qu’il refusait de démis­sionner, assurant du bien-​​fondé de ses cri­tiques envers l’Etat hébreu. "Je n’ai pas l’intention de démis­sionner", a dit à des jour­na­listes le Rap­porteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les ter­ri­toires pales­ti­niens occupés, Richard Falk, en poste depuis 2008.
Il a fustigé les attaques dont il est la cible, les qua­li­fiant de "diversion". Dans ses rap­ports faits au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, cet Amé­ricain âgé de 82 ans et ancien pro­fesseur de droit inter­na­tional a notamment qua­lifié de crimes contre l’humanité l’offensive israé­lienne sur Gaza en 2008 et a appelé au boycott des entre­prises aidant Israël à la mise en place des implan­ta­tions dans les ter­ri­toires palestiniens.
Juif, il se défend de tout antisémitisme
Ces vives cri­tiques à l’encontre de l’Etat hébreu lui ont valu d’être à son tour vili­pendé par Israël, le Canada et les Etats-​​Unis, qui l’ont appelé à démis­sionner. En avril, le Canada a ainsi demandé au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU de démettre de ses fonc­tions Richard Falk, lui repro­chant des "propos anti­sé­mites" pour des com­men­taires dans un article sus­cep­tibles d’être inter­prétés comme établissant un lien entre l’attentat de Boston et la poli­tique amé­ri­caine à l’égard d’Israël.
L’ambassadrice amé­ri­caine auprès du Conseil, Eileen Cham­berlain Donahoe, a dénoncé ven­dredi pour sa part le fait que cet expert réclame une enquête sur l’ONG "UN Watch", l’accusant d’être un "lobby pro-​​israélien". De son côté, Richard Falk a indiqué qu’il n’allait pas se laisser inti­mider et s’est défendu d’être anti­sémite, sou­li­gnant avec ironie qu’il était lui-​​même juif. Dans son rapport pré­senté lundi, l’expert a demandé une enquête sur les mil­liers de pri­son­niers faits par Israël parmi les Palestiniens.
Environ 750.000 Pales­ti­niens ont été détenus depuis 1967 et 5.000 d’entre eux - dont des enfants - sont actuel­lement incar­cérés par Israël, selon ce rapport. En avril, 236 enfants pales­ti­niens, dont 44 ayant moins de 16 ans, se trou­vaient dans des centres de détention mili­taires israé­liens, a indiqué pour sa part mardi une porte-​​parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), citant des sta­tis­tiques de l’ONG israé­lienne B’tselem.

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